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S’exposer au soleil peut influencer notre appétit

Le soleil est à consommer avec modération…

Il donne chaud, il fait transpirer, il dégage de la vitamine D et… il affame la gent masculine. Une étude de la revue Nature Metabolism dévoilée par The Guardian montre que le soleil génère des effets inattendus.

Chez les individus de sexe masculin, une exposition au soleil pourrait libérer de la ghréline, une hormone qui provoque la sensation de faim. Carmit Levy, professeure du département de génétique moléculaire humaine à l’Université de Tel Aviv et ses collègues ont réalisé une enquête nationale sur la nutrition auprès de 3.000 participants. Ils ont constaté que les hommes ingurgitaient 300 calories supplémentaires par jour durant l’été. C’est peu, mais cela pourrait suffire à provoquer une prise de poids. En revanche, le même constat n’a pas été observé chez les femmes.

Pour approfondir leurs recherches, les scientifiques ont exposé des volontaires des deux sexes au soleil pendant vingt-cinq minutes. Résultat : le niveau de ghréline, appelée aussi « hormone de l’appétit », a augmenté chez les hommes mais pas chez les femmes. La ghréline est davantage sécrétée lorsque l’ADN présent dans certains tissus de la peau se détériore au contact du soleil. Les œstrogènes, hormones propres au métabolisme féminin, pourraient bloquer cet effet indésirable.

La ghréline, c’est pratique

Selon la professeure Levy, la ghréline a d’autres effets sur l’organisme. Elle réduit l’inflammation et la fonte du muscle cardiaque, et diminue la pression artérielle. « La ghréline pourrait être le lien mécanique entre l’exposition solaire et la réduction des maladies cardiovasculaires », détaille-t-elle.

Le soleil contribuerait alors à nous protéger de ces maladies et d’autres causes de décès. Sa lumière libère des oxydes nitriques par la peau, entraînant la relaxation des vaisseaux sanguins et réduisant la pression artérielle.

Il n’en reste pas moins que certains docteurs tels que Duane Mellor, diététicien et maître de conférences à l’Université Aston, restent prudents face à l’interprétation de ces résultats. « Cet article ne prétend pas que l’exposition au soleil causera une prise de poids chez les hommes. Il fournit des indications sur le rôle de l’hormone ghréline dans la réduction du risque cardiovasculaire et de l’inflammation », nuance-t-il.

Slate, Anna Jouyet, 13 juillet 2022