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Toujours plus rose, l’étonnant retour en grâce du style Barbie girl !

L’année 2022 sonne le grand come-back de la poupée Mattel comme référence de style, un poil libéré de ses carcans superficiels. Chronique de la revanche d’une blonde.

Depuis quelques mois, la Barbie fait parler d’elle en dehors de la sphère de l’enfance. Pour cause, elle sera incarnée par l’actrice australienne Margot Robbie dans le prochain film de Greta Gerwig dont les images du tournage laissent d’ores et déjà planer le parfum d’un buzz vestimentaire. Objet de nostalgie comme de fascination, la poupée prête ainsi naturellement son nom à la dernière tendance qui affole la Toile et les tapis rouges : le Barbiecore. Le principe ? Détourner les attributs vestimentaires de la figurine culte pour obtenir un look saturé et affirmé.

Ici, la plastique souvent accusée de mettre en valeur une image stéréotypée de la femme, n’est pas une affaire, c’est l’apparat de la poupée qui compte. Lizzo, Gillian Anderson, Anne Hathaway… Il n’y a qu’à voir les stars aux corps divers succombant à la vague bonbon pour se rendre compte que l’esprit Barbie a bien changé. Il ne s’agit d’ailleurs pas de se déguiser en caricature superficielle, mais bien de donner un coup de fouet à son allure en adoptant principalement la couleur rose, si possible, en surdosage. Ce que dit cette tendance ? Démocratique et même alliée, l’allure Barbie nous veut du bien.

De bimbo à bobo

Il faut dire que la plus stéréotypée des poupées a travaillé son image ces dernières années. Mensurations plus réalistes, métiers d’entrepreneur ou d’ingénieure : Mattel a tout fait pour faire de son jouet phare un outil d’empowerment féminin. En parallèle, la vision de la sensualité a, elle aussi, fait du chemin.

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L’époque est au sexy assumé, vécu par les femmes comme un levier d’affirmation. « L’hyper féminité et le bodycon sont des notions différentes aujourd’hui. Dans les années 1990, il s’agissait d’outils pour adhérer à un certain standard culturel de beauté, maigre, grande, jeune. Aujourd’hui, la culture a changé, notre notion de la beauté est plus ouverte.» confiait Casey Cadwallader, le directeur artistique de Mugler à Madame Figaro. Et le style Barbiecore en découle. La minijupe de la poupée est désormais associée à une forme de féminisme et son fuchsia fétiche, assimilé à une couleur de caractère, qui représente une féminité puissante. Qu’elle se traduise par des coupes élégantes ou un registre sexy revendiqué, l’esthétique Barbie a germé dans l’esprit des maîtres du style qui en ont fait une source d’inspiration.

Poupée de podiums

En janvier dernier, Olivier Rousteing statuait : l’année 2022 sera Barbie, ou ne sera pas. Le directeur artistique de Balmain a collaboré avec la poupée blonde autour d’une collection unisexe. S’il n’est pas le premier à aborder le sujet, Jeremy Scott avait puisé dans les codes de Barbie pour son défilé Moschino en janvier 2014 – Olivier Rousteing parvient cette fois à jongler entre mode et humour, offrant une crédibilité mode au personnage enfantin.                « L’iconographie extrêmement lumineuse de Barbie », telle que la maison l’énonce, a fait du chemin. Aussitôt, la collection monochrome de Pierpaolo Piccioli pour la collection Valentino automne hiver 2022-2023 prend la relève, s’implantant directement sur les tapis rouges les plus chics. Et achève de faire du « rose Barbie » une référence de goût cette année.

Anne Hathaway et Hwasa en total look rose lors du défilé Valentino haute couture automne hiver 2022-2013. (Rome, le 8 juillet 2022.)

Madame Figaro Mitia Bernetel, 6 september 2022