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Quand la peinture fait baisser la température des bâtiments

À l’horizon 2050, la température moyenne en France devrait augmenter de 2 degrés. La peinture blanche serait une solution pour rafraîchir les bâtiments de plusieurs degrés.

La facture moyenne d’une grande surface en consommation d’énergie est de l’ordre de 500.000 euros par an. « Si on revient à l’Antiquité, les Grecs peignaient les maisons avec de la chaux blanche », rappelle Michel Rouault, dirigeant de Solar-Paint. Cette PME toulousaine a mis au point une peinture blanche biosourcée, Solarcoat, produite en France et commercialisée depuis le début de l’année, qui réduirait la chaleur des bâtiments commerciaux et industriels, inspiré des pays méditerranéens. Cette idée n’est pas nouvelle puisque à New York, aux États-Unis, des toits d’hôpitaux ont été repeints en blanc, par exemple, de même que des centres commerciaux à l’image de 75% des supermarchés Walmart.

« Le revêtement bitumeux, noir, absorbe la chaleur et augmente la température intérieure des bâtiments, il faut donc compenser par de la climatisation », déplore Michel Rouault. Solarcoat, avec son taux de réflectivité de plus de 92%, permettrait de faire baisser la température de 5 degrés en moyenne à l’intérieur des locaux et d’économiser 15% de la consommation énergétique des bâtiments. Cette peinture éviterait donc le recours à des systèmes de climatisation, plus onéreux.

Même principe pour Cool Roof de la société orléanaise Covalba qui promet une facture d’électricité moins salée (-40%), ce qui permettrait de faire face à la flambée des prix de l’énergie. « Moins coûteuses que les travaux d’isolation traditionnelle, les solutions Cool Roof permettent l’obtention de gains thermiques », promet Covalba. Les industries agroalimentaires et pharmaceutiques notamment stockent des produits qui imposent des températures précises. « Notre solution est une aide efficace au maintien de la consigne de température, notamment en saison chaude », assure l’entreprise.

Une durée de vie de 20 ans

De même, cette peinture aiderait à respecter la chaîne du froid dans les supermarchés comme Leclerc, Carrefour ou Intermarché, utilisateurs de Solarcoat. « Un magasin Leclerc à Perpignan dont la surface de toit est de 14.000 m² a vu sa température passer de 37 à 20 degrés », assure Michel Rouault. La durée de vie minimum de cette peinture de toit blanche serait de 20 ans et les utilisateurs bénéficient d’une garantie décennale. Côté budget, il faut compter entre 15 et 18 € du mètre carré, en fonction de la complexité des toits.

Une solution que l’on pourrait étendre aux particuliers ? « Si une personne a un toit plat, il est possible de le peindre en blanc. Avec un autre type de toiture, c’est plus compliqué », explique Michel Rouault. Toutefois, le laboratoire de recherche de l’université de Berkeley en Californie estimait en 2019 que ce procédé écologique en été conduit à une augmentation du chauffage en hiver, la toiture n’absorbant plus l’énergie du soleil.

Le FIGARO, 25 avril 2022