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Pouvons-nous les porter en toutes circonstances ?

Tous les milieux professionnels adoptent la chaussure de sport : politique, finance, compagnies d’assurances, industrie du luxe etc.

Talons ou baskets ?

Voilà le dilemme auquel était confrontée Liz Truss la semaine dernière. Alors qu’elle se rendait à la conférence annuelle du Parti conservateur, la Première ministre britannique a troqué ses habituels escarpins pour des baskets blanches.

Bien que ces chaussures de sport se démocratisent, sont-elles vraiment les bienvenues en toutes circonstances ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais ont l’habitude des looks extravagants chez leurs politiciens. Entre costumes froissés avec supplément pan de chemise tombant pour Boris Johnson et ballerines léopard ou cloutées (selon son humeur) pour Theresa May, la tradition semblait s’être perdue avec l’arrivée de Liz Truss au 10 Downing Street. Pourtant, bien que plus sobre, sa tenue vestimentaire a fait parler. Ou, plus précisément, la paire de baskets qu’elle portait.

Mais la cheffe du gouvernement britannique n’est pour autant pas la première politicienne à en porter en public. Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont ainsi été aperçus avec des New Balance aux pieds, tandis que Barack Obama était plutôt partisan des Stan Smith.

Toutefois, le contexte diffère : le président ukrainien est en zone de guerre et les deux autres ont été photographiés alors qu’ils n’occupaient pas leur fonction.

Nous avons en revanche pris l’habitude de voir les acteurs de la Silicon Valley, comme Mark Zuckerberg, propriétaire de Meta, en sweat à capuche et baskets Nike. Même si adopter un tel style au travail ne va pas de soi pour tout le monde, cela soulève une question : en 2022, y a-t-il un endroit où l’on ne puisse pas porter de baskets ?

Baskets ou pas baskets ?

Certains milieux professionnels comme l’industrie du luxe ou la finance commencent peu à peu à démocratiser la basket. Par exemple, le grand magasin de luxe Harrods a abandonné son célèbre code vestimentaire lequel est toujours scrupuleusement respecté par le Ritz.

Pour le Lloyd’s of London, marché de l’assurance britannique, un entre-deux a été instauré au printemps 2019 : pour les réunions clients, une tenue élégante est de rigueur, mais pour une journée au bureau, un dress code plus décontracté est accepté.

Quant aux videurs de boîte de nuit qu’il faut convaincre de nous laisser entrer, réputés intransigeants, invitent-ils les baskets à la fête ? Eh bien oui, comme partout, ces établissements cèdent à l’inévitable : Annabel’s, club chic de Londres, autorise les baskets dites élégantes mais reste dubitatif sur les chaussures de sport.

Pour le moment, cela signifie donc que seule Liz Truss pourra enflammer le dancefloor avec ses baskets blanches, tandis que Mark Zuckerberg dans ses Nike ne passera pas la porte.

Slate, Aurore Maubian, 17 octobre 2022