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Kuantom invente le « Nespresso du cocktail ».

La start-up parisienne produit une machine, qui permet de créer des boissons alcoolisées, pour faciliter leur fabrication. 

Déguster un rafraîchissant

Vod’kalypso, à base de vodka et d’ananas, sur une terrasse de l’ile de Ré, un Space Cliff au whisky, gingembre et citron à bord d’un bateau de croisière ou bien un Rolling Star composé de cognac et de fleur d’oranger dans le salon d’une compagnie aérienne devient possible même sans être un expert.

Grâce à la start-up Kuantom et sa machine créatrice de cocktails, Orkestra.

« Nous sommes le « Nespresso » du cocktail », résume avec un grand sourire Valentin Lecomte, cofondateur et PDG de l’entreprise. La jeune pousse a conçu un appareil capable de composer plusieurs dizaines de boissons différentes.

Il suffit d’y insérer les « pods », des bouteilles en verre adaptées à la machine contenant de l’alcool et des assemblages de jus et d’infusions, et Orkestra s’occupe de mixer le tout et de servir la boisson en seulement quelques secondes.

Objectif : Faciliter la création de cocktails pour restaurateurs et barmen qui ne peuvent pas se permettre d’engager un mixologue.

Rien ne destinait Valentin Lecomte à devenir entrepreneur dans l’hôtellerie et la restauration.

Le trentenaire a fait ses études dans l’aéronautique au sein d’une école d’ingénieurs tout en suivant un apprentissage chez Zodiac Aerospace. C’est pourtant au cours de sa formation que lui est venue l’idée de concevoir son innovation.

« J’ai construit le premier prototype pour mon projet de fin d’études, se rappelle-t-il. C’était la mode des objets connectés et j’étais aussi un grand amateur de cocktails. Mais j’avais une frustration : il est difficile de trouver de très bonnes recettes en dehors des bars spécialisés. James Bond qui prend une vodka Martini au shaker, on ne le voit que dans un palace ! » Sa première clientèle aura été très familiale. Un de ses premiers modèles est utilisé pour les 50 ans de sa mère. À l’époque, la machine est encore austère, composé seulement d’Inox d’un gris terne. Loin du look élégant, aux couleurs blanches et or rose, du produit actuel.

LVMH au capital

Après une période d’essai dans « l’incubateur du sous-sol de l’école », cinq ans de recherche et développement et 14 brevets déposés, Valentin et ses deux associés, Alexis Kaplan et Simon Falk, commercialisent Orkestra.

Kuantom séduit plus de 200 établissements partout en France et vise un déploiement dans mille lieux d’ici deux ans. Une levée de fonds de 5 millions d’euros est également prévue à la fin de l’année.

« Notre lancement a été un carton », se souvient Valentin Lecomte, dont l’entreprise est située depuis le début de l’année au cœur de Saint-Germain-des-Prés, quartier parisien reconnu pour ses cafés chics.

Une telle réussite a, entre autres, été rendue possible grâce à l’entrée au capital de Moët     Hen-nessy, la filiale vins et spiritueux de LVMH. « J’avais rapidement repéré Kuantom à l’époque », se remémore Damien Granet. Aujourd’hui responsable marketing de Kuantom, il travaillait auparavant pour le « lab » de Moët Hennessy afin de repérer les entreprises innovantes du secteur. La start-up rejoint alors Pincubateur du géant du luxe, qui devient dans le même temps son fournisseur.

Vodka Belvédère, cognac Hennessy et whisky Glenmorangie sont ainsi les trois alcools qui composent les cocktails de Kuantom.

Les maisons de spiritueux assurent elles-mêmes l’embouteillage des alcools dans les pods depuis leurs usines de production, afin de conserver l’excellence du produit pour que tout le monde ait droit à un cocktail de qualité, comme l’exige le célèbre agent secret.

Le journal du dimanche, Guillaume Caire, 09 octobre 2022