Et maintenant, le pull troué !

Une gigantesque invasion de mites se serait-elle abattue sur les collections à l’insu des créateurs ?

C’est ce que l’on pourrait croire, face à l’avalanche de pulls troués, effilochés, filés comme de vieux collants… de la saison prochaine. Comme ce type de catastrophe naturelle est peu probable, la tendance pose question. S’agit -il, une nouvelle fois, de retourner aux racines du grunge de luxe, avec du vrai neuf-faux défraîchi ? Peu probable. Doit-on y voir une célébration de l’imparfait et de l’ accroc, qui met de la modestie dans une allure par ailleurs très stylée ?

Ce serait habile. Mais avec les mêmes risques de débat intergénérationnel que pour le jean acheté déjà déchiré aux genoux… On entend déjà d’ici le « Tu as payé pour ce chandail tout abîmé ? » On peut aussi imaginer dans ces mailles relâchées, voire dévastées, un hommage bien mérité au marché de la seconde main, si vertueux. Sauf que personne ne tenterait de fourguer un vêtement en cet état sur Vinted. Le descriptif « Pull troué, état neuf », ce serait pourtant un concept intéressant !

Reste enfin la piste climatique. Il fait de plus en plus chaud et tous ces petits orifices feraient office d’aération ? Difficile de trancher entre tant d’hypothèses fascinantes. La seule chose dont on puisse être sûre, c’est que le pull troué, au moins, est un exercice d’upcycling mode à la portée de toutes !

Madame Figaro, Valérie de Saint-Pierre et Ségolène Warenier, 13 janvier 2022