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Un designer pense à votre confort pour le retour au printemps !

Récupération de la chaleur des cuisines et des eaux de pluies, lumière tamisée pour inciter à limiter les nuisances, toitures amovibles…on ne pourra plus s’en passer.

Avec près de 150 000 mètres carrés, le double de la surface des terrasses « classiques », ces nouvelles installations constituent l’une des plus grandes révolutions urbanistiques de Paris. Des rues de la soif se sont créées, d’autres, résidentielles, sont devenues des lieux festifs. Voici ce que le designer belge Ramy Fischer imagine pour des espaces innovants, végétalisés, modulables, partagés.

Il présentera à la mi-2022 ses préconisations et ses premiers prototypes, puis proposera une «stratégie » pour 2024. Mandaté par le Groupement national des indépendants (GNI) Paris Île-de-France, la principale organisation professionnelle des cafetiers et restaurateurs, il a l’oreille de la mairie, qui compte sur lui pour élaborer une « charte ».

« Les terrasses éphémères ont sauvé les restaurateurs, mais aussi l’art de vivre de cette ville, rappelle ce Parisien d’adoption. Mais, bricolées dans l’urgence, elles ont également cristallisé des tensions. »  Ramy Fischler entend repenser « le style et l’harmonie, sans standardisation », et surtout « renouveler leur usage ». Le but est de donner à Paris le plus beau visage possible grâce à des terrasses plus écolos au design plus contemporain », explique Romain Vidal, à la tête du GNI francilien. Le designer qui a signé  le café de la National Gallery à Londres, le café du siège de Twitter France à Paris et la brasserie de la tour Eiffel envisage de « débitumer et végétaliser » les terrasses, dotées de bacs de récupération de l’eau de pluie autogérés – pour arroser des plantations en pleine terre – et de sources d’énergies renouvelables. « Demain, les terrasses pourraient être entièrement conçues en matériaux de réemploi », ajoute-t-il, citant les drèches, résidus des céréales utilisées pour brasser la bière. Pour limiter les nuisances sonores, il plaide pour des « toitures amovibles » et le « nudge », technique qui incite les usagers à modifier leur comportement sans les contraindre, grâce à « un éclairage tamisé ou des éléments graphiques ».

L’hiver, la chaleur des cuisines pourrait être récupérée et concentrée sur certaines parties du corps (pieds, mains, dos…) grâce : à de « nouveaux types de mobilier chauffant ». Ramy Fischler imagine encore des espaces démontables, modulables et partagés avec d’autres publics : « Parcs à vélos, ateliers de réparation, jeux pour enfants, événements locaux, etc. »

« Ramy Fischler est un designer très talentueux, applaudit Emmanuel Grégoire, le premier adjoint chargé de l’urbanisme. Il propose des pistes intéressantes pour sortir de l’esthétique cagette, de bric et de broc. L’idée n’est pas d’avoir un seul modèle de terrasse, mais un référentiel. La Ville sera partie prenante.

 Le Journal du Dimanche, Bertrand Gréco, 31 octobre 2021