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« Thread Lift » : le nouveau lifting ?

Une nouvelle technique pour retrouver des volumes et de la structure, sans effet gonflé, déformé ou étiré pour être belle (ou beau) à tout âge.

Les fils sont-ils l’avenir du rajeunissement facial ?

A l’AMWC, congrès international de médecine et de chirurgie esthétique de Monaco, de nombreux praticiens du monde entier se sont réunis, prêts à partager leurs expériences sur le sujet. Médecins et chirurgiens les utilisent, seuls ou en complément d’injections ou même d’un lifting afin d’alléger l’intervention. Les milléniaux en raffolent et suivent sur les réseaux sociaux les influenceuses américaines, russes ou coréennes, qui y succombent en masse. Les stars et les mannequins se font poser quelques fils, juste le temps d’un tapis rouge … Bref, ils sont partout où la recherche d’un beau contour du visage, d’un cou nickel ou de yeux de chat est de rigueur. Ce « lifting médical » est-il prêt à remplacer le lifting chirurgical ? Petit tour d’horizon de ses atouts.

C’est une technique de pointe

L’esthétique est un domaine qui ne cesse de progresser. Cette année, le D’ John Martin, chirurgien plasticien à Miami Beach, présentait le « Trampoline Neck Lift », tandis que le D’Isaac Wong, chirurgien et directeur de The Artisan Clinic à Singapour, est venu parler du« Mermaid Threadlift », deux techniques de fils pour le bas du visage qui viennent concurrencer le lifting classique. Mis sur le devant de la scène, I’« lnfinite Lift », réalisé avec les nouveaux fils permanents en silicone de chez Thread & Lift qui suscitent un grand intérêt, grâce à leurs prouesses technologiques brevetées : cran anti-retournement, finesse, durabilité …

Parmi les plus populaires, le « Fox Eyes » : consiste à étirer les yeux vers les tempes, donne un air un peu étonné, mais ça remonte les paupières et l’effet dure jusqu’à deux ans. Il peut se réaliser avec des fils crantés assez costauds type Croma ou avec des Fish Aptos, note la chirurgienne Laurence Benouaiche.

La condition du succès : un bon diagnostic du médecin

Comme on ne coupe pas la peau, si elle est trop relâchée, ça fonctionne moyennement. Sur une peau non entretenue et trop ridée, on obtiendra un résultat proche de zéro. De même, sur les peaux fines, c’est souvent déconseillé, parce que les fils se voient. Enfin, certaines zones peuvent moins réagir, à cause de la force musculaire qui interagit avec la force du fil. Mais si on vise un relâchement peu visible, de petites zones fripées, un menton un peu lourd, des bajoues, c’est idéal.

Le résultat est naturel

Oui, si l’intervention est pratiquée dans les règles de l’art, c’est­à-dire par un professionnel qui connaît l’anatomie du visage. On doit retrouver des volumes et de la structure, sans effet gonflé, déformé ou étiré. La première semaine, des réactions secondaires peuvent être visibles, comme une difficulté à rire, ou un effet ondulé dû aux fils qui ne se sont pas encore bien positionnés, mais ils se dissipent rapidement. Cela dit, de nombreuses femmes se plaignent de sentir les fils sous les doigts, ou de les voir à travers la peau : « Cela veut dire qu’ils ont été posés trop en superficie, répond la Dr Benouaiche. Or ils doivent être injectés sous la première couche de la peau, dans l’hypoderme, sinon on peut craindre également de voir des granulomes ».

C’est évolutif

« Après la première séance en cabinet médical, c’est un coup de jeune immédiat. L’effet tenseur et l’amélioration de la qualité de la peau s’affirment progressivement pendant les six mois qui suivent l’intervention. Par la suite, le médecin ne doit pas se satisfaire uniquement des fils », précise le Dr Naci Celik, chirurgien plasticien à Istanbul. Les meilleurs résultats s’obtiennent en les combinant avec des injections, mais aussi des peelings, des leds ou de la radiofréquence. Il est donc conseillé d’espacer les séances, selon un plan de traitement établi avec son médecin sur plusieurs années. « D’autant plus que, si l’on souhaite faire un lifting plus tard, les fils en trop grande quantité peuvent provoquer des fibroses, qui compliquent, voire rendent impossible, le décolle­ment de la peau », note le Dr Colman.

Les fils permanents : on pose un bemol ?

Les fils permanents ne se mélangent pas avec de l’acide hyaluronique ou d’autres fils résorbables, car cela pourrait créer des réactions. Donc, quand on démarre une correction esthétique avec des fils permanents, on reste sur cette stratégie, avec une séance tous les cinq ans en moyenne. Seul complément recommandé : du « lipofilling » : des injections de graisse autologue, pour combler des rides, par exemple. C’est une technique assez invasive, coûtant de 5 000 à 6 000 euros, et qui donne de bons résultats, avec la promesse de pouvoir retirer les fils sans chirurgie. En pratique, ce n’est pas aussi évident et l’on constate une légère perte de l’effet lift à six mois. Une décision à mûrir avec son médecin, avant de se lancer.

Un énorme buzz chez les jeunes

« Les milléniaux les adorent, parce que cette technique leur paraît à la fois sophistiquée et moderne. Ils ont l’impression qu’elle va freiner leur futur vieillissement et, surtout, ils n’ont aucun a priori sur rien », révèle Dr Benouaiche. D’autant plus que, plus on est jeune, plus notre collagène est réactif à la stimulation provoquée par les fils. Cela dit, les médecins sont également là pour informer et freiner les demandes les plus folles : « Je ne pose pas de fils tenseurs pour les moins de 40 ans, cela ne me semble pas adapté », prévient le Dr Cal mon. Attention aux excès, comme l’a stipulé le chirurgien Isaac Wang, venu tout spécialement de Singapour pour sa conférence de Monaco « Il ne faudrait pas finir comme Madonna avec une sur correction de type « Buffy » ! »

Ça booste la peau

C’est le double effet des résorbables : par leur composition et par l’effet inflammatoire qu’ils provoquent dans les tissus, ils réveillent la production de collagène, d’élastine et d’acide hyaluronique. On obtient une amélioration à la fois de la texture, du tonus et de l’élasticité. Ce qui veut dire qu’une fois résorbés leur effet lifting est estompé, mais que leur action sur la peau persiste. C’est également le rôle des petits fils lisses, qui se posent en « grillage » pour re-densifier l’épiderme.

Ça marche aussi pour les hommes

« Les fils lisses (PDO) posés en étoile peuvent résorber parfaitement un double menton chez un homme, avec des résultats visibles jusqu’à trois ans », stipule le Dr Muel Ier. On le sait, les hommes sont de bons clients, à condition que ce soit rapide, efficace et qu’il y ait peu de séances. Ce type de correction leur convient parfaitement, malgré leur peau épaisse :« On s’adapte en y combinant des injections d’acide hyaluronique, avec de beaux résultats autour du regard et sur le cou », confirme la Dr Benouaiche.

Le prix est modulable

C’est une technique qui peut s’avérer coûteuse : de 500 à 800 euros pour des fils non crantés ; de 1 200 à 1 500 euros pour les autres. Heureusement, les médecins ont l’habitude de propo­ser des plans de traitement sur plusieurs séances, en alternant avec d’autres procédés moins chers.

Le « fox eyes » 

ELLE, Marie Munoz, 17 février 2022