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Pour sensibiliser aux addictions dans le Pays-Basque

Le relais à vélo organisé par l’association Addictions France s’est achevé cette fin de semaine à Bayonne au terme de neuf étapes de sensibilisation dans la région.

Pour célébrer les 150 ans de l’association Addictions France, les directeurs régionaux avaient carte blanche. En Nouvelle-Aquitaine, « nous voulions un trait d’union entre les établissements, les fédérer tout en laissant à chaque établissement l’occasion d’organiser des manifestations », explique Philippe Dauzan, directeur régional de l’association. Rapidement, l’idée d’un relais vélo s’est construite autour de plusieurs objectifs.

Tout d’abord, relier les dix établissements régionaux en donnant l’opportunité à des amateurs de les rejoindre pour partager quelques kilomètres avant l’arrivée en restant « dans l’esprit du relais ».

Philippe Dauzan rappelle aussi l’importance de l’activité physique pour la santé mais aussi pour la valorisation de soi et la maîtrise de son corps, « des éléments essentiels dans la prise en charge de l’addiction » dit-il. Enfin, le choix de vélo n’est pas sans lien avec les questions environnementales, une préoccupation importante « qui s’inscrit déjà dans une démarche respectueuse de l’environnement ».

Un pari réussi, notamment à Bayonne pour la 9e étape, où les coureurs ont été rejoints par des personnes « aux parcours de vie très difficiles » pour 18 kilomètres. « Une expérience inoubliable, plein de sourires, d’envie et de partage… C’était très émouvant de voir la rencontre entre deux mondes qui se côtoient peu, des personnes à la rue avec des élus qui sont complètement ouverts à cette démarche. C’est admirable dans tous les sens ».

« Minimum de préparation »

Partis de Bordeaux mardi dernier, ils sont passés par Angoulême, Agen, Mont-de-Marsan mais aussi Pau, avant de finir à Bayonne. Un voyage qui ne s’est pas improvisé, « ce n’est pas anodin de faire 100 km par jour, il fallait un minimum de préparation », déclare le directeur en rigolant. Les fortes chaleurs n’ont pas arrêté la belle équipe : des départs tôt le matin pour des arrivées aux alentours de midi et une reprise en fin d’après-midi avec le relais. Au final, ils ont parcouru 950 kilomètres en neuf jours !

À Bayonne, les cyclistes ont été accueillis par Jean-René Ecthegaray, maire de Bayonne, Françoise Brau-Boirie, adjointe au maire en charge de la Santé et de la Prévention, ainsi que Martine Bisauta, conseillère municipale. La directrice de l’établissement de Bayonne-Pays basque, Élodie Negre, ainsi que le secrétaire régional de l’association Addictions France, Bruno Nadin, étaient aussi présents.

Ciné-débat avec Joana Balavoine

Cette rencontre s’est suivie d’un ciné-débat à l’Atalante, à 18 heures, en présence de Joana Balavoine. La fille du célèbre chanteur a sorti la bande dessinée « Les Lions endormis » en 2021, à travers laquelle elle raconte son histoire et son combat – et sa victoire – contre la drogue, quatorze ans d’addiction au cannabis puis à la cocaïne.

150 ans d’actions

Le relais vélo d’Addictions France, anciennement Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), s’inscrit dans sa démarche de sensibilisation à la problématique des addictions depuis 150 ans. Depuis le 7 juin, le relais a pour vocation de relier 10 établissements médico-sociaux de Nouvelle-Aquitaine. Les coureurs sont variés, salariés, bénévoles mais aussi usagers. À chaque étape, des manifestations ont eu lieu sur les différents établissements de la région.

Depuis sa création en 1872, l’association prend en charge des personnes ayant des problèmes d’addictions à des produits psychoactifs, mais aussi des addictions sans substances, comme aux jeux vidéo ou à la pornographie en ligne.

Et les écrans ?

Addictions France sensibilise aussi à de nouvelles formes d’addiction comme celle aux écrans. Le directeur régional le rappelle, « jusque-là, ça reste une crainte des parents » puisque sur l’ensemble des établissements de Nouvelle-Aquitaine, 85 % des personnes qui y entrent sont concernées par le tabac, l’alcool ou le cannabis.

À propos des écrans, « la prévention reste indissociable des soins » dit-il avant de conclure que « le problème n’est pas le contenant, mais le contenu, l’usage que l’on en fait ».

SUD OUEST, Célia Ory, 18 juin 2022