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LA solution de recharge rapide everywhere dès 2023

Des bornes et un conteneur de stockage plantés au bord d’un champ en Bretagne. C’est simple, concret, multipliable à l’infini. Il fallait juste y penser.

Qualifiée d’innovation mondiale, elle pourrait révolutionner notre avenir énergétique.

Son principe ? Alimenter en pleine campagne grâce à l’IECharge, un hub ultra­rapide, nos voitures électriques, sans peser sur le système. Le tout grâce à un module de stockage intelligent baptisé JBox, composé de 114 modules de batteries connectées au réseau national.

Emmagasiner de l’énergie quand la demande est moins forte, comme la nuit, et la redistribuer le jour. En d’autres termes, la réinjecter selon les besoins du moment. Un rêve devenu réalité pour cette commune de Vezin-le-Coquet grâce au travail acharné d’une petite société parisienne, NW groupe. Son patron, Jean-Christophe Kerdelhué, a encore du mal à réaliser que son « bébé » pourrait bientôt voir le jour dans les campagnes françaises.

Développer le marché des voitures peu polluantes en proposant jusqu’à 6000 euros de bonus écologique est une chose, mais avoir enfin de quoi les recharger dans n’importe quel village reculé, c’est mieux. Pour en arriver là, il a fallu de la conviction, quelques nuits blanches, le talent d’une quarantaine d’ingénieurs et puis un SMS. Celui de Jean-Louis Borloo destiné à Bertrand Piccard, un soir sur les coups de 22 heures il y a seulement deux mois. L’ancien ministre, président de la fondation Énergies pour l’Afrique, est alors convaincu d’avoir devant lui l’une des solutions pour mener à bien la transition énergétique. Il sait que le médecin-explorateur, père de la Fondation Solar Impulse, s’est lancé le défi de réunir 1000 solutions concrètes. « Je lui ai répondu dans les trois minutes », raconte Bertrand Piccard. Et il ajoute : «Je me suis dit, enfin ça existe ! J’ai soumis le dossier aux experts.»

Pour labelliser une solution, il faut trois critères : que ce soit disponible aujourd’hui ; que ça protège l’environnement ; que ce soit économiquement rentable. Toutes les conditions étaient réunies. »

Ici, un des points haute puissance permet de recharger 300 kilomètres en dix ou vingt minutes jusqu’à 320 kW, contre vingt et une heures sur une prise domestique de 3,7 kW. Mais surtout ça ne tire pas sur le système. Car, si la demande d’électricité augmente de 20 % d’ici à 2035, on n’est pas loin de multiplier les risques de black-out.

Cent-cinquante stations du même genre devraient être installées d’ici à 2023, avec la promesse d’un coût à 30 centimes d’euro par kilowatt. Une innovation qui signe la 1301e solution concrète de la Fondation Solar Impulse.

 

Paris Match, Gaëlle Legenne, novembre 2021