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Les autrices sont de plus en plus de nombreuses

Elles abordent d’autres sujets, d’autres regards et d’autres univers… Cette variété fait du bien.

C’est un événement inédit dans l’histoire de l’édition: selon l’économiste américain Joel Waldfogel, qui a procédé à une étude sur le marché de l’édition de livres au cours des 70 dernières années, 2020 est la première année au cours de laquelle une majorité de livres publiés ont été écrits par des femmes.

Dans le même temps, note Quartz, le profit généré par les ventes de livres aux États-Unis a augmenté de 12,3% entre 2020 et 2021.

Selon l’économiste, il n’y avait que 20% de livres écrits par des femmes en 1970. Le fait que les autrices soient désormais majoritaires ne doit pas être interprété n’importe comment : l’expert souligne qu’il serait réducteur d’affirmer que celles-ci ont peu à peu remplacé les auteurs masculins.

La réalité, c’est que le marché de l’édition a connu une forte expansion. Les hommes n’ont donc pas perdu en visibilité : ils ont simplement été progressivement rattrapés puis devancés par les autrices, mais ils sont toujours aussi nombreux à publier des livres. Depuis 2021, ce sont cependant les femmes qui vendent davantage de livres.

Un impact positif

L’étude porte aussi sur l’impact des livres lus, et montre que l’afflux croissant de livres signés par des autrices a contribué à faire augmenter la part de bien-être du lectorat. L’une des raisons évoquées est que les autrices apportent d’autres sujets, d’autres regards et d’autres univers, et que cette variété fait du bien.

Quartz souligne cependant que les travaux de l’économiste souffrent sans doute de quelques imperfections, voire de biais. Par exemple, pour déterminer le genre d’un auteur ou d’une autrice, Joel Waldfogel n’a pu se fier qu’au prénom indiqué sur la couverture.

De fait, certaines catégories (individus portant un prénom épicène ou de simples initiales, personnes non binaires, auteurs ou autrices sous pseudo…) ont pu être traitées de façon erronée. Ce qui ne signifie pas pour autant que les grandes lignes de l’étude soient faussées.

Slate,Thomas Messias, 8 mars 2023