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Ces mots qui racontent les tendances…

Certes, il y a la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Mais il y a aussi les tracances, le quiet quitting, les retired ghetto girls, la disco nanny …

Tracances

En direct du Canada, le terme tracances vient de la contraction de travail et vacances. Il concerne principalement les cadres s’octroyant une semaine supplémentaire sur leur lieu de vacances sous forme de télétravail.

Une formule rendue possible grâce aux outils de travail à distance, et qui réduit encore un peu la frontière entre vie de bureau et vie personnelle. Avait-on besoin de ça ? À vous de nous dire.

Stashing

Après le ghosting (pratique consistant à mettre fin à une relation en interrompant brusquement toute communication) ou le caspering (variante douce du ghosting), il faut ajouter à la galaxie de nos relations amoureuses le stashing, du verbe stash en anglais qui signifie cacher, camoufler…

Si votre partenaire refuse de vous prendre la main en public, vous pousse derrière une poubelle lorsqu’il croise un ami ou refuse de vous présenter sa mère après 9 ans de relation, ne cherchez plus : vous êtes victime de stashing.

Quiet quitting

Ou démission silencieuse en Français. Et cela ressemble à ça : « Plutôt que de travailler tard le vendredi soir, d’organiser le voyage annuel de team building (…) ou de se porter volontaire pour superviser le stage du fils du patron, « les décrocheurs silencieux » évitent de faire du zèle.

À la place, ils en font juste assez au bureau pour suivre le rythme, puis quittent le travail à l’heure et désactivent Slack. » C’est The Guardian qui le dit.

Retired Ghetto Girls

Ou « les filles qui ont pris leur retraite du ghetto. » Comment les reconnaître ? Elles avaient foncé leur peau à coups de fond teint ou d’UV, avaient tressé leurs cheveux façon cornrows, et paré leurs pieds de lourdes baskets.

Sauf qu’elles se sont lassées de leur look dit ghetto et sont redevenues blanches. Elles en parlent aujourd’hui sur TikTok et mettent en scène leur métamorphose, sans prendre en compte la part d’appropriation culturelle de leur pratique.

Distracti-pression

Depuis 2020, les ordonnances pour des médicaments traitant troubles de l’attention (Adderall) et dépression sont en plein boom. Selon The New York Times, plus d’un quart des Américains de plus de 18 ans en consommeraient.

« Il est facile de comprendre pourquoi, alors que des millions de personnes sont épuisées, léthargiques, et obligées de se concentrer toute la journée sur des écrans d’ordinateur affichant une ou plusieurs têtes parlantes sans véritable lien social », souligne le média. Pour parer à cet état de détresse psychique, nous serions paradoxalement de plus en plus enclins à nous (re)tourner vers nos écrans. Ou comment l’ère de la distraction rencontre l’ère de la dépression.

 Vrake news 

Issues de la contraction de « vrai » et de « fake », les vrake news désignent des informations véridiques présentées comme des fake news par ceux que cela arrange. On assisterait à une véritable épidémie selon Le Monde, qui qualifie la pratique de « révisionnisme en temps réel ». Qui pratique la chose ? L’Égypte et la Russie, pour ne citer qu’eux. Exemple : le massacre de civils à Boutcha qui ne serait pour Poutine qu’une « mise en scène » est un cas d’école de         « vrake news ».

Disco Nanny

Quand certains parents nouent avec leurs enfants des relations un peu pathologiques, d’autres n’hésitent pas à lâcher prise. Ils confient alors leur progéniture à une Disco Nanny (une nounou disco) pour aller faire la bamboche sur les plages les plus courues d’Europe. Grâce à la prolifération d’agences de garde d’enfant (Kids in Ibiza, Kids & Co…) dans les chefs-lieux de la teuf, plus besoin d’avoir à choisir entre le set de Cut Killer et la comptine du soir.

L’ADN, Laure Coromines, 07 octobre 2022