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Ces 6 néologismes qui décryptent les tendances du moment !

Pour que les expressions hipster-phobia, de-influenceurs, cosmolocalisme, panic hiring ou monk mode n’aient plus de secret pour vous.

Au travail, sur les réseaux et à la maison de nouveaux comportements émergent. Et avec eux de nouveaux termes.

Panic hiring, ou les embauches faites dans la panique

Nous n’en avons pas finit avec les nouvelles appellations plus ou moins pertinentes en lien avec le boulot. L’une des dernières en date : le panic hiring, qui peut se traduire par le fait d’embaucher dans la peur et la précipitation. L’expression se calque sur celle de panic buy, qui désigne ces achats fait dans l’affolement et à la dernière minute. En général des produits onéreux et de piètres qualité dont on se convainc dans un moment d’égarement qu’ils vont nous améliorer la vie. Suite à la Grande Démission, les managers s’empressent de colmater les brèches pour faire face aux vagues de départ massives et volontaires. Résultat : des embauches parfois mal ficelées et bancales comme de mauvais mariages.

De-Influencers

Il y a eu les influenceurs qui voulaient à tous prix nous faire acheter rouge à lèvres et gadgets à la mode, Youtubeuses des années 2010 en tête. Aujourd’hui, un nouveau type d’influenceurs émerge : ceux qui adoptent une position critique vis-à-vis des produits devenus viraux et qui plébiscitent pour l’adoption d’habitude d’achats réfléchies. Au lieu de vous dire quoi acheter, ils vous diront quoi ne pas acheter.

Hipster-phobia, ou la phobie des hipsters

Sur les plateformes et réseaux chinois Xiaohongshu et Weibo, le terme hispter-phobia (la phobie des hipsters) génère des millions de vues. Né en ligne, le terme décrit selon Jing Daily la peur et l’inconfort qu’éprouvent certains lorsqu’ils croisent ces individus ayant surinvestit leur look. Sur Bilibili, le bloggeur 元气小鸡血 a listé quelques-uns des nouveaux comportements induits par cette phobie d’un genre nouveau : renoncer à se rendre dans des endroits peuplés de hispters (cafés branchés, boutiques avant-gardistes, salons de coiffure) ; se sentir mal à l’aise lorsqu’on se fait prendre en photo près d’attractions touristiques où rodent les hispters ; supposer que ces specimens sont inaccessibles en raison de leur style vestimentaire pointu. Les premiers concernés par cette angoisse seraient les Z. D’après Jing Daily, la phobie découlerait de l’auto-examen constant auquel se soumettraient les jeunes :    « La préoccupation de la société chinoise pour l’apparence à l’ère de la consommation croissante – ce que certains phobiques des hipsters considèrent comme du « fashion bullying » (ndlr : le fait de persécuter quelqu’un sur la base de ces vêtements jugés ringards), a été identifiée en ligne comme une cause de ce phénomène. »

Gymtimidation

Née de la fusion des mots gym et intimidation, la gymtimidation désigne la gêne que l’on éprouve à faire du sport devant des inconnus. À l’heure où les salles de sport et de musculation poussent dans les grandes villes comme des champignons, déambuler en leggings et brassières entre Pelotons, tapis de course et miroirs géants n’est pas au goût de tout le monde.

Cosmolocalisme

À la soumission aux entreprises monopolistiques tech, le cosmolocalisme oppose la philosophie de l’open source. Comme l’explique Libération, il s’agit de se détourner d’un modèle où les produits high-tech sont non seulement chers, mais sont aussi sous brevet et soumis à l’obsolescence programmée. Le mouvement propose donc la promotion de technologies alternatives développées grâce à la coopération de collectifs du monde entier. En ligne de mire : la création indépendante de produits (prothèse, tracteur, satellite, imprimante 3D…) qu’il sera possible de réparer localement pour étendre leur durée de vie.

Monk mode

Si l’injonction à placer le travail au centre de sa vie est de plus en plus remise en question, certains entendent toujours optimiser leur productivité dans une ambiance très GirlBoss. Pour cela, il suffit de passer en monk mode (en mode moine) pour un laps de temps à déterminer. Comprendre : un état de concentration quasi monacale durant lequel on fait le vide autour de soi pour abattre le plus de tâche possible. On ne conserve donc que l’essentiel : médiation et 30 minutes d’exercice tous les matins. Affectionné des entrepreneurs dans les années 2000, le terme revient en force sur les réseaux, porté par les indéboulonnables crypto bros. Pour le localiser en ligne, il suffit de suivre les inéluctables #money, #hustle et #gettingrich. Sur TikTok, le #monkmode compte plus de 27 millions de vues.

L’Adn, Laure Coromines, 17/03/2023