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Aujourd’hui, les sourcils ont au moins autant d’importance que les yeux !

Que ce soit sur les podiums, les réseaux sociaux, le tapis rouge ou bien même tout simplement dans la rue, les sourcils se colorent, se maquillent, se parent et ils imposent aussi un regard neuf. Focus sur ces lignes fortes.

On ne voit plus qu’eux. Alors qu’ils se faisaient discrets, désormais, les sourcils donnent le ton. « Avant, comme ils étaient facultatifs, on les épilait beaucoup. Et donc, on les rendait encore plus facultatifs. Aujourd’hui, ils ont au moins autant d’importance que les yeux », souligne Tom Sapin, make-up artist M.A.C Cosmetics.

Et lors des défilés ou des avant-premières, un vent de liberté souffle sur cette partie du visage. On décolore, on accessoirise, on fait briller, tout est fait pour les faire remarquer.

Chronologie d’un avénement

Il y a encore une dizaine d’années, les sourcils faisaient profil bas. « Puis, les femmes ont commencé à comprendre qu’il fallait les adapter à la morphologie du visage. Seulement, pour avoir une ligne parfaite, le sourcil ne se suffit pas, et, donc, il faut le maquiller au quotidien ou de manière permanente », analyse Maud Carlassare, la responsable de la formation de l’Atelier du Sourcil.

Aujourd’hui, le maquillage permanent s’est démocratisé, les techniques ayant évolué de manière fulgurante. « On séduit aussi bien la cible des 18-25 ans, influencés par les réseaux sociaux et la téléréalité, que les femmes de 40-50 ans qui veulent avoir l’air maquillées dès le réveil ou corriger une erreur de jeunesse. Et celles de 50-60 ans qui n’ont plus de ligne ou des sourcils trop clairsemés. »

Résultat, en plus de la classique restructuration, les méthodes d’ombrage (microshading) pour un effet fondu ou de poil à poil (microblading) ont le vent en poupe. Les deux pouvant être associées dans la technique du micrograyling, qui joue sur la 3D et les teintes pour donner de la profondeur et du relief.

Si les années 1990 valorisaient l’épilation extrême, avec le succès de Cara Delevingne sur les podiums la rupture est consommée. Finie la ligne fine, le sourcil est broussailleux, imposant, visible. On se fâche avec sa pince à épiler. Ou, du moins, on se montre bien plus mesurée.

Le regard doit avoir du caractère.

Ce qui explique également le boom des soins pour booster la pousse du poil, comme le Enhancing Serum fortifiant de Augustinus Bader, le Sérum Cils & de Typology ou le Brow Genius Serum de Anastasia Beverly Hills.

Il faut dire aussi que la pandémie est passée par là. Avec le masque, tout repose sur le regard, et les sourcils n’ont rien d’accessoires dans cette communication à réinventer.

Depuis un an et demi, voila que la ligne a tendance à s’affiner de nouveau. « Il y a clairement une nostalgie des nineties au sein de la génération Z. Cela s’observe au niveau de la mode le retour des tailles basses et des crop tops mais aussi dans les détails beauté, comme le gloss, le trait de cravon à lèvres, et sur la forme des sourcils donc », explique Marianne Lecoq, experte Benefit.

Meilleure ambassadrice de ce retour cyclique des tendances, le mannequin Bella Hadid sur les marches du dernier Festival de Cannes, elle dévoilait une ligne plus affinée. De quoi mettre les radars beauté en alerte.

Au début du mois, c’est la jeune épouse de Brooklyn Beckham. Nicola Peltz, qui cédait à son tour à cette envie de finesse. De quoi assurer un retour du skinny brow façon Britney Spears et autres Gwen Stefani ? « On est dans une influence 1990, mais modernisée : au niveau de la tête du sourcil, on est sur une forme un peu plus large et naturelle. C’est vers le cœur et la queue qu’il s’affine », analyse Marianne Lecoq. Elle recommande d’ailleurs de se tourner vers un professionnel si on souhaite suivre cette tendance.

Quand le sourcil s’efface

Autre tendance sur le tapis rouge et les réseaux sociaux?

La décoloration des sourcils : Bella Hadid chez Stella McCartney, mais aussi Irina Shayk sur le dernier défilé Fenty, ou encore Kim Kardashian et Lady Gaga. Toutes ont cédé à l’appel des bleached brows. L’influenceuse Lena Mahfoul a sauté le pas à l’occasion d’Halloween pour se redessiner des skinny brows facon Christina Aguilera dans la reprise de lady Marmelade pour la bande originale de Moulin Rouge. Mais cette petite coquetterie n’est-elle réservée qu’aux célébrités et aux influenceuses, ou peut-elle passer l’épreuve de notre quotidien?

« En réalité, peu de personnes nous demandent cette prestation en salon. Et soyons lucides, c’est une mode qui n’évolue pas bien. Les sourcils repoussent beaucoup moins vite que les cheveux. Il faut au moins six mois pour retrouver sa couleur naturelle et donc jusque-la, il faudra assumer un effet bicolore », prévient Maud Carlassare. Mais si on a vraiment franchi le cap, on peut toujours se recolorer les sourcils en cas de regret.

La encore mieux vaut opter pour du maquillage, moins engageant, qui permet le temps d’une soirée, ou un peu plus, de donner l’illusion de cet effet décolore. Pour Tom Sapin, même si le résultat n’est pas identique à une vraie décoloration, cela reste une bonne alternative, qui se révèle intéressante à explorer : « Retirer le sourcil, c’est mettre les yeux au premier plan. On va complètement modifier le visage. Et donc on peut aimer ou pas du tout. Pour moi. il faut oser si on va en parallèle miser sur un maquillage des yeux vraiment fort, avec des fards colorés, un pastel très assumé ou une bouche très marquée, bordeaux, myrtille ou même noire. C’est la que la décoloration prendra tout son sens. Avec elle, on ne peut pas être timide ou dans la demi-mesure. »

Tester la tendance chez soi

L’expert M.A.C rappelle qu’il faut travailler les sourcils comme les ombres et les cernes : on choisira un anticernes rosé si on a la peau claire, et plutôt une teinte pêche si on est de carnation moyenne, et enfin on partira sur de l’abricot ou de l’orange pour les peaux foncées.

Pour les sourcils bruns, on partira sur un fard crême orange en amont, avant de poser l’anti cernes. « Une option qui peut d’ailleurs se porter telle quelle, pour un effet pastel amusant. »

 Une Autre tendance

Faire migrer le fard ou le liner de la paupière vers le sourcil. « L’arcade n’étant pas naturellement hydratée, la matière ne va pas accrocher d’elle-même. On pose donc un voile d’une base neutre avant d’opter pour un fard très pigmenté qu’on pourra afficher de manière intense ou travailler avec un peu plus de nuances. » ajoute Tom Sapin. Le maquilleur conseille de construire une ligne harmonieuse à la base des poils tout en la prolongeant de 3 ou 4 mm pour une allure fuselée.

« Il y a clairement une tendance du collage en beauté. C’est plus dur à oser, mais pas difficile pour autant, et très ludique. Il faut juste être méticuleux. » Pour se simplifier la tâche, le make-up artist crée un effet pailleté avec le fard à paupière pailleté DazzleShadow Liquide, qui se présente comme un gel transparent.

Figaro Madame, Justine Feutry, 3 décembre  2022